La fertilité ?

La fertilité est une notion statistique. Elle est la probabilité d’obtenir un nouveau-né vivant lors d’un cycle menstruel donné. Le taux de fertilité exprime le nombre de nouveau-nés pour 1 000 femmes entre 15 et 44 ans. Ce taux est de 70,9 aux États-Unis par exemple, en 1991.

La fécondité est un état de fait : elle caractérise un couple qui a été fécond, qui a eu un enfant.
La fécondabilité est la probabilité de concevoir au cours d’un cycle pour un couple ayant des rapports sexuels sans contraception. La probabilité de concevoir au cours d’un cycle menstruel n’est pas la même pour tous les couples. On admet que la moyenne de cette probabilité se situe autour de 25 % pour un couple jeune, fertile, ayant des rapports sexuels fréquents. Mais on verra que de nombreux facteurs peuvent faire baisser la probabilité.

On peut alors estimer le délai moyen pour concevoir si la probabilité de concevoir est de 25 % : une moyenne de 4 cycles sera nécessaire. Si par exemple la probabilité de concevoir diminuait à 10 %, le délai moyen serait de 10 cycles.

Ces définitions nous permettent d’expliquer la stérilité et l’inferti-lité. Disons d’abord que ces termes s’appliquent au couple. Chaque partenaire contribue à la fertilité, et dans certains cas un des deux partenaires peut être indemne de toute cause de stérilité et réaliser plus tard un couple fertile avec un autre partenaire.

La stérilité est l’impossibilité absolue d’obtenir une grossesse spontanément : par exemple, l’absence totale de spermatozoïdes dans le sperme ou l’obturation complète des trompes chez la femme. Ceci ne signifie pas que la stérilité ne peut pas être traitée : il y a des moyens thérapeutiques, on le verra, mais spontanément, sans traitement, le couple demeurerait stérile.

Le facteur âge

L’âge du père joue un rôle : on a remarqué que la qualité du sperme diminue avec l’âge. Ceci touche différemment les hommes, et certains sujets restent très fertiles jusqu’à un âge avancé alors que d’autres ont une fertilité très diminuée.
Mais c’est surtout l’âge de la mère qui est en cause. Après un maximum à 24 ans, il y a une diminution régulière de la fertilité à partir de 30 ans, avec une difficulté plus évidente à partir de 35 ans. Cette diminution n’est pas seulement due au fait que les rapports sexuels sont moins fréquents, ou qu’il se produit un vieillissement des voies génitales. Elle est surtout liée à la mauvaise qualité des ovocytes. Chez la femme, en effet, tous les ovocytes qui seront expulsés au cours de la vie génitale sont présents à la naissance dans l’ovaire. Quand ils seront épuisés, ce sera la ménopause. Or dans la période de plusieurs années qui précède la ménopause, seront expulsés les derniers ovocytes, ceux qui sont les plus vieux et qui ont le plus de difficulté à être fécondés.
Le médecin ne peut rien contre le facteur âge, et il faut recommander aux femmes de ne pas attendre la quarantaine pour chercher à devenir enceintes… mais il s’agit d’un facteur sociologique : de plus en plus de femmes qui ont une activité professionnelle attendent des années avant de se décider à concevoir. Depuis 2000, la Sécurité sociale refuse de rembourser toute investigation et tout traitement de la stérilité chez une femme ayant dépassé son 43e anniversaire.

Le facteur temps

Selon V. Tical, si seulement 25 % des couples ont une grossesse le premier mois, 66 % en auront après 6 mois, 80 % après un an et 90 % après 2 ans. Parmi les couples n’ayant pas conçu après 6 mois, 64 % auront une grossesse dans l’année suivante.

Après 2 ans, sur 100 couples, 10 n’auront pas eu un enfant et iront consulter. En général, 50 % de ces couples répondent au traitement médical et obtiendront une grossesse. Tout dépendra de la cause de la stérilité et aujourd’hui, avec les procréations médicalement assistées (Fiv), on peut encore améliorer le pourcentage des succès.

C’est la raison pour laquelle on se donne du temps avant de considérer une hypofertilité comme telle. On attend 2 ans avant 35 ans et seulement un an ensuite.

La fécondabilité décroît très vite : de 25 % au premier cycle à 8 % après 2 ans d’infertilité. En moyenne, au cours de la première année, la chance de grossesse par cycle est d’environ 25 %. Le délai nécessaire à concevoir se modifie en conséquence.

Quand on commence un traitement de stérilité on doit donc s’armer de patience, car il n’existe pas de méthode immédiate pour obtenir une conception. Ce que l’on peut espérer est de se rapprocher le plus possible de la chance naturelle de conception en améliorant tous les facteurs qui font obstacle.

Pendant la période qui sépare le couple de la naissance tant espérée il faut donc éviter de se laisser gagner par la panique quand le traitement a échoué. Il faut avoir avec son médecin une relation confiante, en lui demandant d’expliquer ce qu’il pense et les raisons de ses traitements. Le médecin a besoin d’un minimum de temps pour réussir et, si l’on désire un autre avis, il faut avoir la franchise de le lui dire pour échanger les documents médicaux. De ce point de vue, dès le début de votre consultation pour stérilité, conservez tous les résultats, radios, comptes rendus, dans le dossier bien classé. C’est important pour la suite.

En conclusion

  • La difficulté à concevoir n’est pas insurmontable le plus souvent.
  • Il faudra s’attacher à diminuer les causes de cette infertilité, mais en aucun cas on n’obtient 100 % de résultats.
  • Il faut donc de la patience. Ceci implique de comprendre les investigations, les diagnostics, les traitements. On ne panique pas si l’on comprend.
  • Il faut tenir compte de l’âge des partenaires et ne pas laisser passer la chance. Plus l’âge avance plus on est en droit de s’adresser à des techniques efficaces comme l’assistance médicale à la procréation.

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